Le Musée de la Carte Postale vous propose de découvrir quelques ouvrages publiés susceptibles d’intéresser les amateurs de cartes postales, qu’il s’agisse de travaux consacrés à l’étude d’une localité ou d’un thème.
- La Belle Époque des cartes coquines, par Christian Deflandre, aux éditions Horay. Dans tout musée ou bibliothèque et à plus forte raison pinacothèque, il existe un secteur dénommé parfois « l’Enfer » où sont conservés des textes et des images à caractère érotique ou sexuel. Habituellement ces œuvres ne sont accessibles qu’à un public dit « averti ». Le Musée de la Carte Postale n’a pas dérogé à cette règle. Pour le plus grand plaisir des amateurs, nous avons regroupé une brochette de documents représentatifs de l’état d’esprit de nos arrière-grands-parents, qui témoignent des va et vient, des hauts et des bas, des ralentissements et des accélérations de leurs pulsions libidineuses. Ce travail s’est concrétisé sous la forme d’un livre intitulé : La Belle Epoque des Cartes Coquines, en vente dans toutes les bonnes librairies. Désormais, si l’éloignement géographique vous interdit de visiter le Musée, vous pourrez en goûter une partie de la substantifique moelle en vous procurant ce livre. Il aurait pu s’appeler : Dictionnaire Illustré du Sexe à la Belle Époque, ou Le Sexe Cartophile, ou enfin : Éloge de la Suggestion. La carte postale de la Belle Époque, objet intime par excellence, véhiculant des pensées tendres, affectueuses et bien souvent amoureuses, constitue un support idéal pour faire le point sur les rapports existants entre l’expéditeur et le destinataire. En ce temps là, le moindre morceau de chair dévoilée pouvait attirer les foudres de la censure. Il était indispensable de suggérer plutôt que de montrer. Il y a de nos jours un tel déballage de viande nue sur le Net et autres publications, que ce commerce évoque parfois une gigantesque F.I.B.C. (Foire Internationale de Boucherie Charcuterie). De quoi dégoûter pour la vie un gynécologue de manger de la tripe, ou un fin gourmet de renoncer pour toujours à la dégustation d’un plat de moules. « Dans ce domaine les cartes s’ingénient à contourner la vision directe sans jamais oublier de l’évoquer. La tension et l’attention restent en éveil constant pour l’objet du désir. On l’imagine, on le frôle, on est sur le point de l’atteindre, il est toujours là, captivant, tentateur, irrésistible, toutes les pensées convergent vers lui (j’aime bien ce mot « convergent » qui décrit bien les éléments en situation), cependant la fusion finale est laissée à votre imagination. Au bout du bout, subsiste l’interdit, toujours non représenté, mais toujours désirable. Autrement dit, en matière de sexe, la carte postale entretient la permanence du désir. Je ne sais plus qui a dit : « l’homme est un animal triste après l’amour ». Ce n’est jamais le cas dans les cartes postales de la Belle Époque. Ni après, ni pendant, ni avant. Toutes les représentations de situations amoureuses sont tamisées dans le filtre de l’humour. Y compris et surtout l’amant éconduit ou déçu. Il rit de sa défaite, il rit de lui-même, de sa condition humaine et se console en pensant à sa prochaine conquête. De quoi mettre en faillite tous les éditeurs de « romans à l’eau de rose sentimentiques et poétaux ». Ces cartes postales deviennent des pansements que l’on applique sur les bleus à l’âme pour guérir plus vite, comme une petite leçon de philosophie. »
- Le dictionnaire illustré du PET, par Christian Deflandre, aux éditions Horay. Tout ce que vous désiriez savoir sur les prouts en général et les vôtres en particulier sans avoir jamais osé le demander.Vous en avez rêvé, le Musée de la Carte Postale l’a fait ! 336 Pages, 140 illustrations de cartes postales, a fait vibrer les papilles nasales des visiteurs du Salon du Livre 2008. L’auteur était présent sur le stand des éditions Horay, les 15 et 16 mars 2008 pour vous le dédicacer de sa plume aux essences exclusivement et authentiquement cartophiles.
Du jamais vu, ni entendu dans le domaine de la carte postale de collection. Soyez dans le vent, laissez vous emporter par les effluves de la passion cartophile, votre flair ne vous décevra pas : des documents rares, insolites, des anecdotes historiques, des sources littéraires et médicales, une succession d’explosions de talents d’artistes photographes ou illustrateurs, un véritable concentré d’humour typique de la fin du 19ème au début du 20ème siècle, bref, un livre qui va faire du bruit. Quelques exemplaires sont disponibles au Musée de la Carte Postale. Si votre libraire habituel se pince les narines devant vos sollicitations, adressez-vous directement à : editions@horay-editeur.fr - Le grand livre du petit coin, de Sabine Bourgey et Sophie Horay, aux éditions Horay. Sous forme d’abécédaire un état des « lieux » en citations, articles, fait-divers, curiosités dans la littérature, le dessin d’humour, la presse, la photographie, le cinéma, l’art, la chanson, la décoration, l’écologie, la publicité, le langage… Et c’est là que le musée de la carte postale intervient pour le plus grand bonheur des collectionneurs de cartes postales : pas moins de 64 illustrations de cartes postales (antérieures à 1914, pour la plupart) sont reproduites à l’intérieur de cet ouvrage ainsi qu’une trés brève étude rédigée au sujet des cartes postales traitant de ce lieu pour le moins insolite.
- Le dictionnaire mondiale des images, collectif sous la direction de Laurent Gervereau, aux éditions nouveau monde. Tous les amoureux de la carte postale qui considèrent que leur collection est faite pour enrichir leur culture générale ne pourront qu’être séduits par la lecture du Dictionnaire Mondial des Images. Une approche thématique et chronologique permet d’aborder la production d’images (peinture, dessin, écriture) et leur reproduction (imprimerie, photographie, cinéma, Internet) en distinguant les supports (livre, affiche, graffiti, drapeau), les pays ou les mouvements artistiques. Sans oublier l’impact des images sous l’angle politique, religieux ou social.
- Jean Gouttefangeas « Imagier de l’Auvergne ».
La photothèque départementale du Puy de Dôme a eu la chance de recueillir un ensemble de documents en provenance de Jean Gouttefangeas qui fut photographe et éditeur de cartes postales sous la marque « G.d’O. » bien connue des collectionneurs de cartes d’Auvergne (G.d’O étant l’abréviation de Gouttefangeas d’Ollierges). Il en résulte un séduisant ouvrage de 95 pages où les auteurs Patrick Cochet et Serge Seguin nous présentent la vie et l’œuvre de Jean Gouttefangeas. L’aspect le plus captivant tient au fait qu’outre les excellentes reproductions de cartes postales, on découvre également dans une mise en page attrayante, l’environnement du photographe : ses factures, ses papiers à en-tête, ses boites de plaques de verre, ses moyens de locomotion, sa boutique,… ce qui nous plonge dans l’univers quotidien de ce photographe éditeur. - Dominique Piazza, un destin Marseillais de Jean Contrucci chez HC éditions.
Voilà un ouvrage qui ravira tous les passionnés de l’histoire de la carte postale puisqu’il retrace la vie et l’œuvre de Dominique Piazza, lequel tout au long de son existence n’a cessé de rappeler qu’il avait été l’inventeur de « la carte postale photographique en France ». Ce que personne ne conteste. Mais la précision « en France » est malheureusement trop souvent passée sous silence. Car si l’édition des cartes photographiques par Dominique Piazza ne fait aucun doute dès 1891 à Marseille, tout cartophile bien informé ne saurait ignorer qu’il existait déjà des cartes photographiques dans d’autres pays, notamment à Dusseldorf et à Davos en 1890 (voir Neudin 1999, page 14) et sous réserve d’autres découvertes.Ce bémol étant mis à notre cocorico national (facilement admissible du vivant de Dominique Piazza par manque d’informations ou de moyens de communications performants tels Internet) cette biographie de Dominique Piazza constitue un travail passionnant où l’on découvre que la commercialisation des cartes photographiques, ne fut au départ qu’une des nombreuses péripéties de sa riche existence. Bien qu’il souffrira perpétuellement d’un « manque de reconnaissance » à ce sujet. L’homme est méritant à plusieurs titres : Il connaît une enfance que l’on pourrait qualifier de « Poulbot Marseillais », fils d’immigrés Italiens, il doit affronter très jeune le monde des « petits boulots » au détriment de sa scolarité. Il se forme et se cultive tout seul. A la fin d’un parcours caractérisé par une réussite professionnelle exemplaire, s’ajoute une œuvre de mécénat, tournée vers la culture, qui le conduit à offrir à ses frais, un véritable théâtre à la ville de Marseille.
La très riche iconographie de ce livre est fournie par Olivier Bouze, dont le savoir, dans la cartophilie de Marseille, est depuis longtemps bien établi. Si Dominique Piazza qui avait tant espéré une reconnaissance « officielle » n’est pas un inconnu pour les collectionneurs chevronnés depuis longtemps, ce livre vient en quelque sorte « consacrer » son œuvre.
Merci aux auteurs pour cet ouvrage qui lui rend hommage. Merci également au nom de tous les amateurs contemporains de régionalisme qui se promènent avec délices dans cette machine à remonter le temps, appelée « cartophilie », et qui continuent de bénéficier, plus d’un siècle plus tard, de l’intuition de Dominique Piazza. - Bruxelles-Kermesse quand l’exposition universelle de 1910 s’amuse… par Xavier Languy.
Voici un livre qui ravira les amateurs cartophiles Belges et tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de la carte postale. - Cartoline da Telese, par Michel Selvaggio.
Comme son titre le laisse deviner un bel ouvrage en langue Italienne de 170 pages, paru en 2006, essentiellement illustré par des cartes postales anciennes reproduites à l’identique qui évoquent l’histoire de Telese, ville de cure de bains sulfureux.
L’auteur dont on sent qu’il est véritablement amoureux de cette ville nous fait partager le quotidien des curistes à la Belle Epoque. - Erase Veracruz una tarjeta postal, de Quirec Chantraine, édité en 2010 par le Club Rotario de Veracruz, dans le cadre de la commémoration du Bicentenaire de l’Indépendance Nationale et du Centenaire de la Révolution Mexicaine. En ouvrant ce livre j’ai commencé par rajeunir de nombreuses décades. Car, écrit en Espagnol, j’ai dû faire appel à mes souvenirs de collégien, de l’époque où j’apprenais la langue de Cervantes. Je ne l’ai guère pratiquée depuis, mais j’ai toujours été séduit par cette langue où toutes les lettres se prononcent, lui conférant une musicalité qui évoque dans son débit parfois les glissandos des guitares flamenco et d’autres fois la puissance et l’ampleur des cuivres comme les solos de trompette illustrant les bandes sonores des westerns. En fait, au sujet de Veracruz, hormis le fameux western du même nom, j’ignorais à peu près tout. Le travail de Quirec Chantraine est venu combler mes lacunes. Ce livre s’ouvre sur un poème de Charles Baudelaire (traduit en Espagnol) ce qui constitue déjà un hommage à la littérature Française. L’ouvrage est essentiellement illustré de cartes postales de Veracruz d’avant 1914. Mais avant d’aborder le sujet, l’auteur fait une immense synthèse retraçant l’histoire de la correspondance depuis les origines de l’humanité, en évoquant brièvement les premiers timbres, la naissance de l’Union Postale Universelle et enfin l’évolution de la Poste au Mexique. Toute cette étude s’appuie sur des travaux de passionnés, dont nous, Européens n’avons que trop rarement connaissance. Il résulte de cette démonstration, qu’au Mexique et plus particulièrement à Veracruz, l’apparition et l’usage des cartes postales représentaient un moyen de communication idéal comme il le fut dans de nombreux pays à la Belle Epoque. On découvre également une étude détaillée des photographes auteurs de ces cartes postales et leur motivation pour la mise en valeur de leur ville. Toujours à l’aide des cartes postales l’auteur nous fait visiter les rues de la cité en accompagnant chaque reproduction d’anecdotes historiques ou de réflexions personnelles très pertinentes. On prend conscience de l’importance portuaire de Veracruz et du chantier titanesque qu’a représenté la construction de la ligne ferroviaire reliant la ville au reste du Mexique. L’auteur nous explique comment sont nées les images standardisées représentant des « types mexicains » essentiellement destinés aux touristes de passage. Il aborde également les excès de mauvais goût morbides auxquels se sont livrés certains éditeurs de cartes postales durant l’invasion Nord-Américaine en 1914 à Veracruz. Il s’agit d’un ouvrage d’historien à n’en pas douter, mais d’un historien amoureux des cartes postales. Il leur rend hommage pour leur valeur documentaire, saisissant dans chacune d’elles le petit détail qui fait la différence et auquel nous, collectionneurs et amateurs sommes si réceptifs. Surtout lorsqu’il ne s’agit pas comme c’est le cas dans ce livre, de cartes spécialement spectaculaires, introuvables et à des prix prohibitifs. Ici, c’est la « valeur » des regards portés sur les documents qui fait la différence. Nous avons connu tant de livres qui se contentaient de reproduire machinalement des cartes anciennes, avec des commentaires quasi inexistants ou d’une platitude extrême, qu’il était nécessaire de distinguer et de signaler la parution de cet ouvrage. Il complètera votre culture cartophile. Si vous êtes non hispanisant, il n’est jamais trop tard pour commencer à apprendre l’Espagnol. Si vous êtes intéressés par l’aquisition de cet ouvrage, veuillez vous adresser à : mimi.bourda@gmail.com.
- Tommaso Bianco, artista bohemien da Fasano a Parigi (et… Illustrateur de cartes postale). Les illustrateurs Italiens ayant travaillé pour les cartes postales n’ont pas fini de nous étonner. Leur production, quand elle se trouve « noyée » dans la multitude des artistes de la Belle Époque peut paraître quelque peu imperceptible. En revanche dès que l’on s’intéresse à l’un d’eux en particulier, on s’aperçoit qu’il y a un potentiel artistique et créatif très riche. C’est le cas de Tommaso Bianco, qui n’avait droit qu’à 2 modestes lignes (4 mots pas plus !) dans l’Argus Neudin des Illustrateurs publié en 1991 ! Pourtant, un humoriste qui a traité de l’Affaire Dreyfus, de L’Exposition universelle de 1900, de l’Affaire Humbert-Crawford, du Gouvernement d’Émile Combes, de celui de Maurice Rouvier, de la visite officielle à Paris du Roi d’Espagne Alphonse XIII, de la satire des Chefs d’états et des têtes couronnées, de la Guerre Russo-Japonaise, des débuts de l’automobile, doublé d’un talent de sculpteur caricaturiste, méritait un meilleur sort. C’est ce que vous pourrez découvrir dans un magnifique ouvrage de Giovanni Quaranta, intitulé : « Tommaso Bianco, Artiste bohémien de Fasano à Paris » avec une introduction de Mélanie Baccaro aux éditions : Faso Editrice, Vian Roma, 3H-72015 Fasano Italie (158 pages et de très nombreuses illustrations) en langue Italienne bien sûr. Tommaso Bianco, en 1887 arrive à Paris « La Ville Lumière » pour se confronter au monde de l’art et des artistes. Tout à fait par hasard, il devient l’ami de Félix Nadar le célèbre photographe internationalement connu. Dans son atelier studio se presse tout ce que le monde connaît de célébrités pour venir se faire tirer le portrait. Là, Tommaso Bianco va se trouver en contact avec le « Tout-Paris » de la Belle Époque. Il va produire des cartes postales satiriques en prise directe avec les actualités. Doué de tous les talents, dans la droite ligne d’Honoré Daumier, il réalise également une série de sculptures caricaturales, intitulée « Le Concert Européen » où figurent les Chefs d’état les plus connus. Voilà un bel exemple d’artiste, loin de son Italie natale, qui a su s’adapter à la culture Française et produire des œuvres d’intérêt international et immédiatement assimilables par le commun des mortels. Et toujours avec beaucoup d’humour. En résumé il s’agit d’un ouvrage indispensable pour mieux comprendre et apprécier les cartes de Tommaso Bianco, et digne de figurer en bonne place dans toute bibliothèque cartophile. Pour savoir comment vous procurer cet ouvrage écrire à : melania.baccaro@alice.it